Bonjour et bienvenue sur mon blog.

Bonne lecture et merci de vos commentaires qui me permettront de l'améliorer!

Pour lire les articles dans l'ordre chronologique, il faut commencer par "en bas" puis remonter vers le haut.

Les photos sont extraites d'un album sur Picasa, dont voici le lien:

jeudi 8 octobre 2009

Jeudi 8 octobre, retour en France

Les miracles de l'informatique moderne... J'ai atterri à Paris il y a moins de 1 heure, et en attendant le TGV qui va me ramener à Valence, je peux me connecter sur Internet et nourrir mon blog ! C'est pas beau la modernité ?

Que dire, je n'ai pas fait de vélo dans l'avion, mais en revanche j'ai survolé la Sierra Nevada en partant et fait quelques photos, en particulier du Lake Tahoe... C'était superbe!

Et puis je voulais revenir sur les balades et celles que je souhaite mettre en avant:

  • La plus émouvante : la traversée de Yosemite et le Tioga Pass, vieux rêve qui se réalise! 19/09
  • La plus costaude : la traversée de la Sierra par Sonora Pass 21/09
  • Les deux plus belles : la montée à Donner Pass, et celle de Lassen 27/09 et 29/09
  • La plus équilibrée : la journée Echo Pass, Luther Pass et Carson Pass 24/09
  • La plus "ouest américain" : la journée Westgard Pass et Gilbert Pass 20/09
  • etc.

mercredi 7 octobre 2009

Mardi 6 octobre, dernier jour mais encore une sortie!

Demain je décolle pour la France... Tout a une fin.

Pas mal d'affaires à préparer, du temps avec mon fils chez Google, dîner chez des vieux amis à SF, etc. pour autant j'ai encore pu faire une dernière sortie à vélo dans la région.

La Silicon Valley est séparée du Pacifique par une chaîne côtière assez importante, puisqu'elle dépasse 1000m par endroit. C'est là que m'ont porté mes derniers coups de pédale!

Départ de Saratoga vers 13h45 par la route 9. Très vite elle commence à monter tranquillement dans une belle forêt assez ouverte et claire. La route est belle, avec un bon revêtement, et un petit bas côté roulable. Il y a quelques cyclistes et les voitures sont plutôt respectueuses des cyclistes.
J'en profite pour souligner quelques  points que je n'avais pas mentionnés jusqu'ici:

  • les limitations de vitesse, autrefois très strictes et souvent très basses, en tout cas c'est ce que j'avais observé dans les années 60 lorsque j'avais vécu dans le Massachusetts. Aujourd'hui ces limitations me semblent plus élevées (souvent 100 km/h, voire plus sur les routes ordinaires par exemple), mais surtout, elles ne sont plus respectées : le flot de la circulation, en particulier sur voies rapides et autoroutes s'écoule à 10, voire 15 miles à l'heure au dessus de la limitation! O tempora, o mores!
  • en revanche, les droits des piétons sont totalement respectés : il suffit qu'une personne soit à proximité d'un passage pour piétons pour que tous les véhicules s'arrêtent. A plusieurs reprises, mon fils, ou ma soeur m'ont interpelé parce que je n'avais pas respecté un piéton... pour moi, il était très loin... On rêve que les cyclistes soient tout aussi choyés!
  • les automobilistes sont très patients : lorsque cela bouchonne, on attend, jamais on ne va essayer de se frayer son chemin entre les voitures, on ne s'engage dans un carrefour que si on est sûr de pouvoir le dégager, etc... cela fluidifie fortement la circulation !
  • je m'arrête là, car je pourrai citer mille petites choses de ce genre... Les anglo-saxons ne sont pas des latins!

J'en reviens à ma montée, au début tranquille (4 à 6%), mais les 4 ou 5 derniers km, cela se raidit (7 à 9%).
J'arrive enfin au Saratoga Gap à 800m, bien marqué, mais sans aucune vue, ni côté baie, ni côté Pacifique.
J'entame la descente vers l'ouest. La forêt, moitié feuillus, moitié conifères, est belle et claire. De temps en temps des points de vue permettent de voir les montagnes. En revanche l'océan est masqué par la brume.
C'est l'occasion de parler d'une particularité du climat de SF : à chacun de mes séjours, j'ai pu observer le phénomène suivant : dans l'après midi de la brume se forme sur la côte, elle remonte vers l'est sur la chaîne côtière, et en fin d'après midi, on la voit apparaître depuis SF au dessus des montagnes, et brusquement, elle se déverse sur la ville, l'ensevelissant sous ses volutes. Cela donne un température assez fraiche sur la ville ainsi que de l'humidité bienvenue dans ce pays sec. Pour le touriste, on perd la vue et brusquement on a froid... Le phénomène de déversement est parfois assez spectaculaire !

Bref, au bout de la descente, j'arrive à un nouveau col au milieu de la forêt : Waterman Gap à 400m. Pas de vue, mais une belle forêt à la croisée des chemins.
Retour à la voiture par la même route. La remontée vers Saratoga Gap est très agréable (400m sur 10 km).

Voila, une dernière balade bien sympa...
Le WE prochain, je vais retrouver le Vercors! Ça va me changer! Mais c'est très beau aussi... à suivre dans de prochains articles!

Mais je reviendrai... c'est vraiment trop beau, et puis il reste encore plein de cols !

mardi 6 octobre 2009

Lundi 5 octobre, dernier jour dans l'Oregon

Dans l'après midi, je dois prendre l'avion pour revenir à Mountain View.
La météo nous a annoncé le retour du beau temps vers Mount Hood. Pour autant, il faut que je sois à l'aéroport à 15h30; il n'est plus possible d'envisager une balade à vélo dans ces montagnes.


Qu'à cela ne tienne, on va y aller en voiture et cela me donnera un avant goût et l'envie de revenir!

Dès la Sortie de Portland vers l'est la vue est superbe au matin vers Mount Hood (encore un de ces volcans qui a explosé au début du 19ème siècle...) très enneigé. L'éclairage est tout à fait approprié ! et va le rester toute la matinée. C'est un grand cône blanc qui se détache au dessus des forêts.

Au pied de la montagne, nous retrouvons le point d'où j'avais prévu de partir à vélo... (ce sera pour une autre fois). La route est très large et bien tracée, elle monte de façon assez régulière sur la face sud en nous donnant de belles vues sur le volcan.

Vers 850m d'altitude, nous voyons apparaitre les premières traces de neige sur le bord de la route... et à 1100 m celle des sablages qui ont du avoir lieu ces derniers jours.  C'est vraiment bien tombé, donc pas de regret de n'y être pas allé samedi... c'était une sage décision!

Après avoir passé un premier col, nous allons jusqu'au plus haut point accessible par la route au pied du cône sommital. Là il y a beaucoup de neige, et la vue est superbe.

Nous continuons notre route par deux des cols que j'avais prévu de faire, avant de redescendre vers le nord est, jusqu'à la Columbia River que nous reprenons vers l'ouest pour revenir à Portland. Pendant la descente vers la Columbia River, nous avons en face de nous le Mount St Hélens, volcan qui avait explosé en 1980...



La balade est vraiment belle, à refaire à vélo!





Dans l'avion qui me redescend en Californie, j'ai de très belles vues de la chaine des volcans jusqu'à ceux du nord de la Californie!
                                                                                           Mt Hood




Crater Lake






                                                                                          Mt Shasta
Pour être très honnête, ces trois dernières photos prises d'avion ont été quelque peu trafiquées pour obtenir ce résultat, au delà des légères corrections habituelles !
Finalement, en Oregon, j'aurai fait assez peu de vélo (3 petites sorties et 1 petit col), mais que ces paysages sont beaux!

lundi 5 octobre 2009

Dimanche 4 octobre, encore la côte Pacifique, avec du soleil

Ce dimanche matin, la météo nous avait annoncé un retour au beau temps, mais il fait gris et froid.  Toutefois le soleil n'est pas loi et il va progressivement se lever.
Je pars vers 9 heures sur le vélo, le long de la côte vers le nord. Comme hier, la côte est une succession de falaises puis de très grandes plages de sable jaune sur lesquelles déferlent les vagues immenses venues du large, dans un fracas incessant et avec des gerbes d'eau conséquentes. Dès que le soleil est là, tout cela donne des tableaux très colorés et changeant de façon continue. Régulièrement de gros rochers sont à quelques dizaines ou centaines de m de la plage ce qui donne un relief et des couleurs supplémentaires.
Après une quinzaine de km j'arrive à une grande baie, Tillamook Bay, qui s'enfonce dans les terres sur une bonne dizaine de km. Cette baie est barrée côté sud et côté mer par une grande bande de sable, sur laquelle serpente une route non revêtue que je vais prendre sur 8 km pour aller tout au bout. Le chemin longe le côté baie, où, avec la belle lumière froide d'un matin d'automne, les verts et jaunes de la végétation répondent au beige du sable, au bleu de l'eau et au vert profond des forêts sur l'autre bord.

De retour sur la route, je longe la baie vers Tillamook. Beaucoup de bateaux de pécheurs du dimanche... Tout est calme et tranquille.
Pour revenir à mon point de départ, je franchis la chaine côtière par une espèce petit col. Juste de l'autre côté du col, belle vue sur le Pacifique.



Dans l'après midi, pour rentrer à Portland, nous suivons en voiture la côte sur près de 80 km vers le nord, avec toujours cette côte superbe, avant de repartir vers l'est.

dimanche 4 octobre 2009

Samedi 3 octobre, la côte Pacifique

Hier soir la météo n'était toujours pas plus optimiste sur Mount Hood, et ce matin Internet nous annonçait de la neige à 1000m d'altitude... C'est clair, il faudra que je revienne à une meilleure saison!
Nous décidons donc de changer nos plans et de partir vers la côte Pacifique, où ma famille dispose d'un pied à terre tout près de Tillamook. Ce n'est pas loin, il faut une heure et demie pour y aller en voiture. On traverse une chaine montagneuse avant de redescendre sur la côte.
Miracle, là, le ciel s'éclaircit et le soleil apparait. En fait le vent vient du large et l'air se charge de nuages en passant la côte et celle-ci est à peu près au soleil, mais il ne fait pas chaud!


Après déjeuner je prends le vélo pour faire une balade d'une quarantaine de km, le long de la côte vers le sud.



Il s'agit d'un itinéraire estampillé "bike route", et même si il n'y a pas de bas côté au bord des routes, je me sens plutôt en sécurité. La route suit plus ou moins le bord de mer, monte, descend, passe un col... Les paysages sont superbes, une alternance de plages immenses de sable fin, de falaises verticales et des lacs salés intérieurs.

A un moment, la route passe au milieu d'une étendue de sable (Sand Lake), avec des dunes. Une partie de ce "lac" est laissée en accès libre aux buggies et aux quads... c'est plutôt bruyant.. et les dunes disparaissent à cet endroit... C'est assez étonnant dans ce pays, où dès qu'il y a un parc, une forêt ou une zone naturelle en danger, on n'a plus le droit de passer... Mais c'est vrai que dans ce pays, il y a aussi un certain culte de la bagnole ! Celle-ci a remplacé le cheval des cow boys des films de notre enfance !

La balade se déroule pour l'essentiel au soleil,mais dans une atmosphère un peu frisquette. Seule la montée du col est dans une forêt dense et humide, avec, en plus, le soleil qui s'est caché à ce moment là...

En bref, 2 heures d'iode, d'air marin et de paysages bord de mer!

Très belle journée.

samedi 3 octobre 2009

Vendredi 2 octobre, neige ou pluie? Il faut choisir!

Mon projet aujourd'hui était d'aller me balader dans le massif du Mount Hood, à l'est de Portland.
Dès hier soir, la météo était très incertaine, et ce matin, la vue par la fenêtre n'est guère réjouissante. Sur Internet, on nous annonce 1,5° à 1000 m d'altitude, alors que je dois monter à plus de 1600 m, et une visite à une Web Cam montre qu'il pleut à 1000 m : la neige est quasi garantie sur le circuit, je dois renoncer.. regrets!

Je prends donc mon temps pour le petit déjeuner, et comme ici, à Portland, le temps a l'air de se lever bien qu'il fasse bien frais, je décide donc de faire une petite balade dans un parc situé au sein de l'agglomération : Forest Park, et qui me donne accès à un petit col.

Je prépare le vélo de mon beau frère, un VTC sympa et je me rends au parc. Il y a même un peu de soleil, quoique les nuages ne sont pas loin.
Je commence la balade par une route de crête qui suit le parc sur toute sa longueur et me mène un peu plus loin au Cornélius Pass 179 m (évidemment cela change de ces derniers jours).

Cette route donne une belle vue sur le côté sud, et est parfois bordée de belles maisons, et de fermes aux granges comme dans les livres d'enfant sur l'Amérique.
Après le col, je reviens sur mes pas, pour m'engager dans des chemins forestiers autorisés aux vélos et qui parcourent le parc. Au bout d'un quart d'heure, j'entends les feuilles des arbres bruisser : il est en train de se mettre à pleuvoir! Je laisse passer un peu de temps, mais il faut me résoudre à enfiler le vêtement de pluie... Cinq minutes plus tard, cela commence à tomber dru et bien froid, sur un chemin de terre qui devient très glissant... Encore pas de chance, demi tour, et retour à la route, puis à la voiture... Quand je la retrouve après une dizaine de km... je suis bien mouillé ! Après tous ces jours de beau temps en Californie, je ne vais tout de même pas me plaindre...

Je repars vers chez ma soeur, et 5 minutes plus tard le soleil refait son apparition... puis de nouveau une averse... de vraies giboulées...

Bon, ce n'était pas mon jour... et Internet n'est pas optimiste sur la suite... sauf à partir de lundi... le jour où je repars !

vendredi 2 octobre 2009

Jeudi 1er octobre Quelques réflexions

Hier mercredi, c'était jour de repos... Ça m'a fait du bien, après tous ces jours de balade.
J'en ai profité pour faire un grand nettoyage du vélo, qui en avait vraiment besoin après tous ces km, en particulier ceux sur les routes non revêtues. La chaine était dans un état épouvantable, bien que j'avais essayé de l'essuyer après chaque passage dans la poussière.
Ce repos est aussi l'occasion de parler des routes encore une fois. Je ne reviens pas sur celles qui sont des pistes, sur les accotements ou leur absence, sur les véhicules qui nous frôlent régulièrement, sur les routes face à la  pente, etc. En fait la plupart des routes sont construites en béton, avec de larges plaques, le plus souvent revêtues d'une couche assez mince d'enrobé. C'est, a priori, plutôt sympa... Cela dit, entre chaque plaque de béton, il y a un joint de dilatation, parfois les plaques ont un peu bougé... Cet espace entre les plaques de béton est vaguement comblé par de l'asphalte, mais il est toujours là. Ça rappelle un peu les vieilles autoroutes est allemande datant d'avant la 2ème guerre mondiale... Vous vous souvenez ? quand on roule dessus, ça fait tac-tac...tac-tac...tac-tac...
C'est plutôt sympa, mais en vélo, je ne vous dit pas, d'autant que parfois les 2 ou 3 cm se sont transformés en 10 cm... on a plutôt intérêt à alléger le vélo si on ne veut pas casser de rayon!
Dans toutes ces balades, j'ai vu des centaines de minuscules écureuils (ils porte un autre nom, mais je l'ai oublié...) : ils traversent les routes sans arrêt : on les voit arriver au bord, ils s'arrêtent, regardent à G puis à D, à moins que ce ne soit le contraire, puis, s'ils se sentent en sécurité, ils traversent à toute vitesse une dizaine de mètres devant nous... sinon, ils repartent se cacher dans les buissons... J'ai eu le sentiment qu'ils avaient plus peur des vélos que des voitures ! C'est vrai qu'ils ne doivent pas en voir beaucoup, des vélos ! Et ça marche bien, je n'ai vu que de très rares petits animaux écrasés.

Un petit bilan provisoire des 11 jours de balade : presque 1000 km, 18 000 m de dénivelée +, 46 cols (pas tous encore reconnus par le CCC) dont 26 à plus de 2000m...

Aujourd'hui, je suis parti dans l'Oregon (Portland) où j'ai de la famille, pour passer quelques jours, et peut-être faire une ou deux balades à vélo... On verra en fonction du temps... la météo n'est pas des meilleures.


mercredi 30 septembre 2009

Mardi 29 septembre, Lassen, la volcanique somptueuse

Aujourd'hui était mon dernier jour dans les hautes montagnes de la Californie, puisque je suis rentré ce soir sur San Francisco.

Ce matin je me suis levé tôt pour faire le trajet voiture de bonne heure et être sur le vélo à une heure raisonnable, puisque le programme est chargé.
Au moment de partir du motel, je constate que la température a considérablement baissé: il fait 3°. Le ciel est couvert... Il ne fait pas beau!
Je gare la voiture au départ de la route qui mène au Parc de Lassen, c'est à dire à proximité d'un col qui est prévu au programme. Il est 8h30.  Avant de monter sur le vélo, je me change au profit du cuissard long (j'en avais pris un par sécurité), de la veste d'hiver, des gants d'hiver, d'une écharpe chaude, etc.
Dans un premier temps, je descend sur la ville de Mineral 1490m (moins de 100 habitants) qui n'a de minéral que le nom, puisque, en fait, elle est dans les bois et à proximité d'une prairie de quelques centaines d'hectares...
De là je gravis le Mineral Pass 1600m, par une petite route qui monte doucement dans la forêt.
Retour à Mineral, il fait vraiment froid dans la descente!
De là je commence la grande montée sud ouest vers le col sous le Lassen Peak, en passant par Morgan Summit 1750m où j'ai déposé la voiture. En montant, avec l'effort, je me réchauffe vite!
La route est belle, pas très large, sans bas côté, mais il y a très peu de circulation, et donc ça va. La pente est douce 4 à 6%, et la route monte dans des bois de conifères assez ouverts. A partir de Morgan, la route ne déssert que Lassen, et il y a encore moins de circulation. Jusqu'au somment, je ne sais même pas si j'ai vu une voiture tous les 1/4 d'heure. Au bout de quelques km la route rentre dans le Parc National.  Elle passe par le poste de contrôle, où je réveille la jeune femme chargée de percevoir les droits d'entrée, elle n'a pas beaucoup de clients ce matin. Elle est un peu surprise de me voir là à vélo, mais me renseigne très gentiment. Elle m'indique qu'il va faire encore plus froid et qu'il y a un risque de neige pour cet après midi... brrr.  J'avais envisagé de redescendre de l'autre côté et de faire toute la traversée du parc et retour (un morceau quand même: 140 km). Avec cette neige annoncée, je ne veux pas prendre le risque de me trouver d'un coté du col avec mon vélo, la voiture de l'autre, et la neige au milieu... Donc je redescendrai de ce même côté.
Après le poste de contrôle qui est situé vers 2000m, le paysage s'ouvre, il y a beaucoup moins d'arbres et nous voyons toute la montagne et le volcan qui dominent. Le ciel est toujours bouché, mais on devine des couleurs très variées.
La route serpente en montant toujours en pente douce (je n'aurai pas besoin du petit plateau de toute la journée!). C'est un vrai régal, malgré le cuissard long qui a tendance à bloquer un peu les genoux, j'ai de "bonnes sensations"! Un vrai plaisir.
Il fait toujours aussi froid, mais progressivement le ciel se dégage, et le paysage apparait totalement. C'est un vrai tableau en couleur, qui change à chaque virage: le vert foncé des pins, le vert plus clair de l'herbe et des buissons, le gris et le marron du volcan, le fauve des aiguilles de pin qui tapissent les bas côtés, le blanc et le jaune des terrains qui subissent les attaques des vapeurs soufrées qui jaillissent ici et là.... Oui, j'ai oublié de dire que Lassen, c'est un volcan qui s'est réveillé en 1914, a explosé... et les terrains restent encore actifs, même si le volcan s'est rendormi.
Ici et là un petit lac... Je fais plein de photos.
Il fait maintenant tout à fait beau, mais toujours aussi froid.
Vers 11 heures j'arrive au col qui s'appelle tout simplement "Summit", et qui permet, par une tranchée, de passer sur le versant nord est. On est à plus de 2600m. Le paysage est somptueux.
Je repars donc en sens inverse et fais la descente, sans difficulté, la pente est suffisamment faible pour qu'on n'ait pas besoin de freiner. En revanche je gèle... comme toujours en hiver dans les descentes après une montée où l'on a bien transpiré !
Je reprends donc la voiture, passe le col et redescends de l'autre côté me garer au pied du col vers 2000m. Je reprends le vélo et poursuis la traversée par une route toujours aussi agréable et avec de superbes paysages... jusqu'à la sortie nord est du parc qui est située entre deux petits lacs au milieu de la forêt.
De là, je vais gravir  le petit col Esquimo Hill Summit à 1800m (connu pour les Cent Cols comme Noble Pass), et redescends vers l'entrée du Parc. J'ai prévu de faire un autre col qui est situé à quelques centaines de m de la route... Mais la dame qui contrôle l'entrée et auprès de qui je me renseigne réduit mes espoirs à néant : les vélos sont formellement interdits hors des routes revêtues... La dame est charmante, alors nous bavardons un peu, et je lui dis tout le plaisir que j'ai à me promener dans ce parc...
Je repars dans l'autre sens vers la voiture, en engrangeant au passage l'Emigrant Pass (1966m). Arrivé à la voiture, il fait toujours à peu près beau, même si la température reste toujours basse ( 7 ou 8°). Je me sens tellement bien sur mon vélo, je n'ai vraiment pas envie de partir, alors je continue encore quelques km dans la montée du col... juste pour le plaisir ! Mais je dois rester raisonnable, j'ai plus de 450 km à faire en voiture pour rentrer à SF et il est déjà presque 16h... Alors je m'arrête à regret, avec plus de 110 km dans les jambes et des souvenirs plein les mirettes! Quelle somptueuse journée!

Je reprends la voiture en sens inverse, je remonte le col... et là, surprise la température est à 0, et quelques rares flocons font leur apparition!

Retour sans problème jusqu'à la ville. Fin de l'épisode... A suivre dans quelques jours dans l'Oregon, puis et près de Mountain View!

mardi 29 septembre 2009

Lundi 28 septembre, en route vers le Nord

Aujourd'hui, j'ai pas mal de voiture à faire pour me rapprocher du nord de la Californie et du Parc de Lassen, où j'ai un beau parcours prévu demain au milieu des volcans.

Au passage j'ai quand même 3 cols à aller chercher.
En voiture, je pars comme samedi matin vers le nord et à Sierraville, je continue encore 40 km, toujours vers le nord dans la Sierra Valley, jusqu'à la route 70. Les montagnes qui bordent cette vaste plaine se sont transformées : des altitudes moins élevées, des formes plus arrondies, plus douces (un peu comme dans les Vosges), moins de rochers, mais avec quelques Suc (coucou les ardéchois !) ou Puy (coucou les auvergnats !) qui dominent un peu le reste des montagnes.
Vers Beckwourth, je reprends le vélo et suis la route 70 vers l'est. Route toute droite, au milieu de la prairie, mais cette fois ci, avec le chemin de fer en // à quelques centaines de m, avec son sifflet si caractéristique des trains américains !
Dans le village de Vinton, qui ne comporte pas 10 maisons, une jolie surprise culturelle!
Beckwourth Pass n'est qu'à une petite centaine de m au dessus de la plaine.
On sent que l'on est plus au nord, la température est assez douce, d'autant plus qu'un voile de nuage est arrivé, après 10 jours de très beau temps ininterrompu.

Ensuite je prends une petite route vers le nord ouest : Grizzly Rd. Elle monte vers le lac de barrage Davis. Cette montée se fait dans une forêt assez claire, par petits ressauts successifs: un raidillon, du plat, voire un peu de descente. Mais après 10 km, on a quand même monté près de 300m. De part et d'autre de la route, des maisons en bois, au milieu des arbres, avec de très grandes parcelles non délimitées. Et puis beaucoup de panneaux indiquant que la maison appartient à telle banque ou assurance, que telle agence est chargée de la vente... la crise est bien passée par là !
Le lac scintille au soleil. La route le longe côté est. 2 km avant le bout du lac, le bitume s'arrête brusquement : "end of pavement"! Et on continue sur une belle route non revêtue.
Après 2km, un panneau indique un chemin R1 qui monte vers le col Baley Pass à 1,5 km. C'est limite pour le vélo de route avec des pneus de 23, mais ça passe.
On monte dans des bois clairs, mais il n'y a pas de vue. Avec le retour, cela fait encore 7 km de piste ! Et vive le vélo de route !

Enfin après un pique nique frugal, je vais "chercher" le Lee Summit (1350m), toujours sur la route 70. Aucun intérêt pour ce col, si ce n'est de l'ajouter à la liste!

Ce soir je suis dans un motel à Chester à 40 km du Parc.

Dimanche 27 septembre, jour de (presque) repos au Donner Pass


Compte tenu de l'avance que j'ai prise vendredi, et du fait qu'Antoine doit être dans la soirée à San Francisco, le programme est réduit aujourd'hui.

Je pars assez tôt du motel, sur mon vélo par la route qui quitte le lac vers le nord. Après une montée sympa, quoique un peu fraiche (il doit faire une douzaine de degrés) j'arrive au Brokway Summit 2200m.
La route descend ensuite vers le nord en pente assez douce pour arriver dans une petite cuvette à 1750 m d'altitude, entourée de montagnes, et qui accueille la petite ville de Truckee, importante gare de chemin de fer sur la première ligne construite jusqu'en Californie vers 1860. La ligne en allant vers l'ouest monte le col que je vais faire, jusqu'à plus de 2100m.
La ville a un look très Far West, si on remplaçait tous les 4X4 par des chevaux et des carrioles, on y serait ! Sympa !
Là, je prends l'ancienne route qui existait avant la construction de l'I80 (voir vendredi 25) et qui monte jusqu'à Donner Pass 2170m.
A la sortie de la ville, un espace vélo (bike route) est ménagé de chaque côté de la route sur 6 ou 7 km jusqu'au début de la montée.
La route longe le Donner Lake, petit lac de fond de vallée, au bord duquel prolifèrent les chalets de vacances et les pontons de baignade. Il y a quelques vélos. On sent que nous sommes un dimanche et que c'est un parcours réputé.
Très vite un cycliste me double, nous prenons des relais et nous bavardons... Nous allons rester ensemble presque jusqu'au col. Il est assez jeune, travaille dans le cinéma à San Francisco, et a habité en Allemagne pendant trois ans... Il en a profité pour sillonner les Alpes... il évoque ainsi le Stelvio, Le Cormet de Roselend, le Galibier et quelques autres encore... Je lui parle de mon séjour, du Tioga Pass, du Sonora (il me dit ne pas l'avoir tenté, trop dur de réputation !).
Bref tout en bavardant nous avons attaqué la montée du col. La route est belle, avec bas côtés, les voitures sont, aujourd'hui, très respectueuse des vélos (il y en a de plus en plus). Comme souvent dans cette région, elle est tracée entre les bosquets de conifères et les affleurements de granite. La vue sur le lac en dessous est sympa. Le soleil a réchauffé l'atmosphère sans que ce soit excessif et la pente est honnête. J'ai de "bonnes sensations" comme disent les sportifs à la télé... C'est vrai que cette montée est vraiment sympa.

Peu avant le col, Antoine me rejoint avec la voiture. Vers 11 heures nous sommes au Donner Pass. Comme il est tôt, et qu'il fait très bon, nous décidons de pousser un peu plus loin et de voir si on trouve l'accès à l'un des cols que j'ai faits vendredi. Avec le GPS d'Antoine, nous repérons la route qui doit conduire au col: en fait c'est un mauvais chemin, jouable en VTT, mais certainement pas en vélo de route...

Le retour et la descente vers Truckee est tout aussi agréable, et nous sommes de retour au "Far West" pour midi. Nous trouvons un petit restau pour manger... c'est plutôt l'heure du brunch pour les américains, et cela nous convient tout à fait: omelette garnie, toasts...

L'après midi, alors qu'Antoine est reparti, j'en profite pour prendre un peu de repos et attaquer ce fichu blog que je prépare depuis mon arrivée et pour lequel Antoine m'a donné pas mal de conseils.

La balade de ce matin, qui faisait quand même 65 km, était vraiment bien sympa.

Samedi 26 septembre, la route qui est une piste sur 27 km!

Le titre a déjà tout dit!

En fait, aujourd'hui, j'ai prévu de faire la seule vraie boucle de mon séjour.  Avec Antoine, nous gagnons en voiture Sierraville à une soixantaine de km au nord de Lake Tahoe.
Sierraville est à 1500m dans la partie sud de la Sierra Valley qui est une vaste plaine entourée de montagne, comme on en a rencontré souvent. Quelques petites villes de quelques dizaines, voire centaines, d'habitants sont disséminées dans ces plaines, chacune à plusieurs dizaines de km des autres. Et de grandes étendues plus ou moins herbeuses, où l'on trouve vaches ou chevaux en semi liberté dans de très vastes enclos. De temps à autres, une ferme "in the middle of nowhere".
Bref, départ de Sierraville vers l'ouest, tout d'abord dans la prairie, puis la route commence la montée dans la forêt. Ce n'est pas très raide, il fait toujours aussi beau et je profite de la fraicheur du matin. On arrive à Yuba Pass (2041m).
Et là, confrontation avec la réalité (mais j'avais des doutes quand même) : la route vers le sud que je dois prendre pour "boucler la boucle" n'est pas revêtue. A ce moment arrive un 4X4 venant de cette route : je l'arrête et demande aux occupants comment est la route, si elle est praticable à vélo... ils me regardent d'un drôle d'air et me confirme que c'est bien la route que je veux prendre, qu'elle n'est absolument pas revêtue sur les 17 miles (27 km), mais qu'elle est en bon état... qu'elle monte pas mal (ça c'est pas vraiment un problème)... et que c'est le jour de l'ouverture de la chasse aux cerfs... mais que, bon, vu que mes vêtements sont en bleu... ça devrait le faire...!!!
On se regarde avec Antoine, et compte tenu que je n'ai pas envie de faire des dizaines de km en plus en AR, que je dispose opportunément d'une voiture suiveuse susceptible de me récupérer si cela tourne mal... je décide de tenter le coup...
Et nous voila partis. En fait la route est assez bonne, très bien entretenue, sans trous, mais avec de temps en temps de la tôle ondulée (très bon pour masser les vertèbres), sans problème sauf quand le gravier devient un peu profond...  Mais 27 km comme cela, c'est longuet ! Au 2/3 du parcours, passage au col de Bonta Saddle  2300m.
Enfin nous redescendons de l'autre côté vers une vraie route que je prends vers l'ouest. Le vélo n'a perdu dans l'aventure aucun boulon, n'a cassé aucun rayon, mais est gris de poussière... et moi aussi.
Après quelques km on trouve le Henness Pass (2120m), où nous repérons un coin à l'ombre pour casser la croûte.
Après déjeuner, je continue vers l'ouest jusqu'à un barrage, où je dois prendre une autre route vers l'ouest menant à un quatrième col à une dizaine de km: évidemment elle n'est pas revêtue, le départ est un peu inquiétant. Un 4X4 en débouche, j'interroge le conducteur qui ouvre de grands yeux, me dit qu'en 4X4 ce n'est pas simple, qu'il a même crevé... et me déconseille formellement d'y aller avec ce vélo... Bref je n'ai pas envie de pousser sur 2 fois 10 km, alors je renonce... Peut-être un jour en VTT?
Je repars donc vers l'est, en suivant une petite vallée assez ouverte, avec son ruisseau scintillant au soleil, c'est assez plat, bref une balade agréable qui nous refait passer au Henness Pass et nous conduit jusqu'au Little Truckee Summit à 1955m. Ce col est le 500 ème nouveau col que je passe cette année...
De là je fais une partie de la descente vers le nord... puis je remonte dans la voiture pour rentrer au Motel.

Petite soirée sympa dans un très bon restau avec Antoine

Vendredi 25 septembre, autour du Lake Tahoe

Aujourd'hui, j'ai prévu de gravir quelques cols autour du lac, tout en faisant une partie du tour.

Je commence par le col Daggett Pass à 2235m, situé sur la rive côté Nevada. Départ depuis le motel vers 1900m. Il est tôt, il fait frais et il y a encore peu de circulation... J'aime autant, parce que la route n'est pas très large et il n'y a pas de bas côté. La lumière est belle, et la vue sur le lac en redescendant est superbe.


Je regagne le motel et prends la voiture pour contourner le lac dans le sens des aiguilles d'une montre.Le tour complet fait environ 70 miles soit plus de 110 km. Cela ferait un beau projet vélo pour un autre séjour...
Sur certaines parties il y a une piste cyclable dont le revêtement n'est pas toujours compatible avec un vélo de route. Elle change souvent de côté, et on doit s'arrêter chaque fois que la piste croise une route...
Pour l'instant, je suis en voiture et je fais du tourisme et je prends des photos, notamment de Emerald Bay, petite crique très fermée... avec une ile au milieu... un rêve.
Je reprends le vélo vers Tahoe Pines sur la rive ouest, je tente la piste cyclable jusqu'à une route vers l'ouest qui devrait me mener jusqu'à Barker Pass (2350m). Je n'ai pas réussi à déterminer si elle était revêtue jusqu'au bout ; au motel ils n'ont pas su me dire. La route est tranquille, reste sur quelques km en fond de vallée, il n'y a quasiment pas de circulation, et je croise quelques vélos! Espoir!
Après avoir traversé le torrent, la route commence à monter sur le flanc de la montagne. Il fait très bon, et les paysages sont toujours faits de masses granitiques, de forêts de conifères et de fonds de vallées en prairie aux herbes jaunies.
... et la route va continuer jusqu'au col, où un panneau signale la fin du revêtement! Super.
La descente est très agréable.
Je reprends la voiture pour continuer le tour, trouve un coin à l'ombre au bord du lac pour manger un morceau. A Kings Beach, à l'extrémité nord du lac, je prends ma chambre au motel que j'avais réservé.

Je remonte sur le vélo pour suivre un peu le bord du lac et très vite attaquer la montée au Mt Rose Summit 2713m. Cette route est prévue pour les vélos : de larges bas côtés me permettent de rouler en toute tranquillité et de profiter de la vues sur le lac et son écrin de volcans et de montagnes de granite.La pente est très raisonnable... mais on est tout de même en altitude, alors j'adapte le rythme au souffle... En haut le paysage est assez alpin.
La descente est une formalité... sur un boulevard!

Comme il est encore tôt, je décide de prendre de l'avance sur le programme de dimanche, car j'ai de sérieux doutes sur 5 cols (dont 2 non au catalogue CCC) que je dois faire dimanche.
Ces cols sont à proximité immédiate d'une "vraie" autoroute, l'I80 (Interstate 80), interdite aux vélos, et sur mes cartes, je ne suis pas du tout sûr de la nature des "roads" qui sont à proximité et permettent d'atteindre ces cols...
Sage décision, parce que je vais ramer pendant plus de deux heures et demie et plus de 35 km (alors qu'ils sont dans un mouchoir) pour trouver tous ces cols. En effet, sur la majeure partie de la traversée de la Sierra par l'I80, il n'y a pas de route ordinaire qui double l'autoroute. Il faut donc trouver la bonne sortie d'autoroute, essayer de se repérer sur les petites routes secondaires. Certaines sont impraticables à vélo, d'autres s'arrêtent brusquement, ou débouchent sur une entrée d'autoroute. Je finis tout de même par identifier les 5 cols et les moyens de les atteindre. L'un est de toutes façons sur un chemin, voire un sentier, VTT, très raide, qui doit faire plusieurs km... je renonce. Et les 4 autres sont dans la boite, mais avec des accès assez biscornus ! L'un, par exemple est sur l'autoroute, au niveau d'une aire de service, accessible par une petite route depuis la sortie suivante... Un autre est identifié sur la pile du pont de l'I80, sur la voie d'accès sur laquelle je me suis engagé... et c'est bien un col topographique (dans le sens de la forme d'une selle de cheval...)
Enfin, qu'importe la voie, pourvu qu'on ait les cols... et qu'importe les cols (de bouteilles) pourvu qu'on ait l'ivresse!
Retour au Motel, où Antoine me rejoint tard dans la soirée pour passer le WE avec moi.